En faisant du rangement, j'ai retrouvé le témoignage de ma toute première séance de Respiration Jagaana.
C'était il y a trois ans, en 2020, lorsque j'ai entrepris une formation* en développement personnel à Beersel.
Le deuxième jour, le formateur nous a été proposé un "exercice de respiration rythmée par la bouche et le haut des poumons". C'est comme ça que je l'ai écris car je ne savais pas encore ce que c'était.
Ma toute première séance était donc en groupe et ça a été une découverte fascinante. J'avais pris soin de noter tout de suite quelques mots sur ce que j'avais vécu et même si le témoignage est court, il me permet de me rappeler de cette première séance avec plus de précision.
Voici mon témoignage
"Les picotements m'ont rappelés ceux que j'avais à l'époque juste avant de tomber dans les pommes. Tellement forts que j'avais l'impression que mon nez allait se casser. Les larmes ont coulé.
Après, quand je me suis tournée sur le côté en mode cocon, j'ai eu quelques pleurs plus francs puis un grand calme. J'ai ressenti le soulagement d'avoir lâché des choses, mêmes infimes, sans savoir quoi exactement."
Au premier abord on pourrait se dire "oh mon Dieu! Ca a du faire mal, ça devait être désagréable! Alors oui et non, j'ai trouvé les sensations très étranges, dérangeantes même dans un premier temps, au point qu'elles ont réveillé de la peur, de l'appréhension. Je me suis demandée où ça allait me mener. Mais j'étais aussi en confiance: non, mon nez n'allait pas casser et non, je ne pouvais pas tomber plus bas que le sol sur lequel j'étais allongée. Quelles peurs se sont réveillées, quelles émotions ont été activées? Je ne sais plus, je ne sais même pas si je l'ai su. Je me souviens juste qu'après ce premier abord désagréable, je me suis familiarisée avec ces picotements, je me disais "eh, t'as vu, tu ne tombes pas dans les pommes! Qu'est-ce que c'est, je ne sais pas mais en tout cas, je suis là!" Et je me souviens que, mêlé à cette inquiétude, il y avait aussi une certaine fierté de toujours être présente au moment et de ne pas avoir fuit dans l'inconscience.
Ensuite il y a eu ce long soulagement et des pleurs qui venaient rompre quelque chose en moi: une barrière, un mur, une coquille? En tout cas quelque chose duquel a éclos un grand calme.
Et après?
Comme vous vous en doutez, cela n'a pas été ma seule Respiration Jagaana. En groupe comme en individuel, j'ai continué à pratiquer cette respiration et chaque expérience a été différente.
Les picotements ne me sont pas toujours apparus comme désagréables ou terrifiants, bien au contraire. Ils ont souvent été signes de joie et de vie, de mouvement. Chaque séance a réactivé mon corps, stimulé ses énergies, débloqué des petites choses et parfois de plus grandes émotions. Certaines séances ont été creuser les parts d'ombres, d'autres ont éveillé les parts de lumière. Parfois j'ai pu lâcher-prise, ressentir un laisser-aller profond. Une fois, j'ai même été dans état d'Ouverture, d'Amour, de Puissance douce. J'ai contacté mes forces, mes ressources. J'ai reçu des réponses à mes questions, mes dilemmes. J'ai découvert que je n'étais jamais seule et qu'au fond de moi existe un espace tranquille stable, aimant et infaillible. J'ai appris à m'écouter, à mieux me comprendre et me respecter. A aimer aussi. Et je continue d'en apprendre, de respirer pour parfois juste me rassurer, me réveiller, conscientiser. Souvent pour retrouver de l'énergie ou me défaire de situations ennouées.
Et maintenant, forte de cette expérience, j'accompagne d'autres personnes par la Respiration Jagaana.
*Formation de thérapeute Jagaana à Liloco donnée par Philippe Wyckmans.
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